Déhonté

Définition du DRA (Dictionnaire Royal Académique) :
Déhonté : adjectif désignant une personne dépourvue de honte, de pudeur. Il s’agit évidemment d’un grand défaut mais il est malheureusement notable de constater que depuis quelque temps, les jeunes gens, les damoiseaux mais surtout les damoiselles, ont tendance à présenter cette tare comme une qualité. Heureusement que les Callaïdes sont là pour présenter à cette jeunesse dévoyée une honnête attitude à adopter !

Glup ! (je m’étouffe avec mon café en lisant la dernière phrase). En vérité je ne sais qui était la personne qui a rédigé cette notice. J’ai bien ma petite idée mais je préfère taire le nom pour le moment. En tout cas, difficile de ne pas sourire devant cette manière de présenter les Callaïdes comme des modèles de pudeur. Elles sont tout à fait à l’image de la jeune fille en tête de cet article, peinte par Gerard van Honthorst. L’amigaut de leur robe est pudiquement serré, mais certaines  seraient bien soulagées d’arborer une fière décollade ! Et pour ce qui est de faire leurs gorges chaudes (gorges qu’elles ont toutes fort agréables) d’images ou de figurines obscènes, elles ne sont pas les dernières. Je ne parle même pas de Mari qui n’hésite pas à faire ce geste obscène avec l’annulaire dans le dos de ceux qui lui déplaisent ! Non, si même les Callaïdes ne donnent pas l’exemple, où allons-nous, je vous le demande ? Moi en tout cas je sais où je vais : me chercher une autre tasse de café bien chaud pour la siroter en contemplant la toile de Honthorst et la malice de la brave petite toute en décollade. 
(Deux minutes plus tard)
Re-glup ! Je m’étrangle derechef avec mon café car je viens de comprendre que la jeune fille de la toile est doublement déhontée puisqu’il s’agit en fait d’une courtisane (la même qui apparait dans cet article, comment ai-je fait pour ne pas la reconnaître ?) ! L’image qu’elle tient entre les mains est une représentation d’elle-même, sorte de publicité à montrer au client pour l’appâter de sa marchandise, une carte d’identité lubrique en quelque sorte. Et je songe aux scènes du chapitre sur certaines figurines dans lesquelles mes personnages se montrent, toutes fiérotes, des représentations sculptées d’elles-mêmes plus ou moins dénudées. Il faudra que je leur dise de se calmer, cet enthousiasme déhonté pourrait donner lieu à de sordides commentaires.

“Wie kent mijn naers van afteren” soit “qui connaît mon cul par derrière” (oui, je parle couramment le néerlandais du XVIIe siècle). Je vois qu’à l’époque la publicité pouvait déjà user d’arguments-massues (et néanmoins potelés).

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