Définition du DRA (Dictionnaire Royal Académique) :
Bakucho : nom masculin d’origine shimabie désignant un jeu de dés dans lequel ils s’agit d’annoncer tout en pariant de l’argent si la somme de deux dés sera paire ou impaire. Assez curieusement, l’arbitre qui doit placer les dés dans un petit bol est toujours du gent sexe. Peut-être parce qu’il est moins douloureux de perdre une somme importante lorsque l’on est observé par une belle femme sanglée dans un magnifique yukano.
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Ajoutons pour compléter la définition ce court passage tiré du Tome II du Livre II (“Extases du Shimabei”) :
Car telles étaient les activités auxquelles ils s’adonnèrent avec frénésie. Il fallut initier Jan au bakucho, un jeu de dés dans lequel il fallait simplement deviner si la combinaison de deux dés secoués par une main experte à l’intérieur d’un petit bol donnerait un chiffre pair ou impair. On misait de petites sommes – le but n’étant pas non plus de dépouiller les amis – puis on observait le résultat que le bol, posé à l’envers sur le sol, allait dévoiler. Shino était la grande prêtresse du jeu. Elle ôtait le tissu de sa toge de son épaule droite pour le faire passer sous l’aine. Cela découvrait son beau bras blanc et faisait tomber le tissu en diagonale à la naissance des seins. Elle ne plaisantait pas alors, ses sourcils relevés s’arquaient et elle prenait une voix grave, théâtrale, presque menaçante, pour proclamer que les joueurs pouvaient annoncer leurs paris. Puis, se tenant un genou à terre, l’autre relevé, elle se saisissait du bol, le portait au niveau de son visage, en un geste artiste faisait virevolter les dés à l’intérieur avant de secouer le petit pot au-dessus de sa tête sans le recouvrir : les dés y vibraient, soumis, ne se risquant surtout pas à en tomber pour déplaire à leur maîtresse. Alors elle faisait retomber le gobelet à terre brutalement et en poussant un cri bref et sonore. Il n’y avait plus qu’à attendre qu’elle le relève pour voir le résultat et crier de joie ou de rage. C’était simple mais imparable – comme du reste n’importe quel jeu pratiqué sous awaké. Jan n’avait jamais été pris par le démon du jeu et avait souvent regardé avec mépris son camarade Frédéric s’adonner à cette pratique. Mais ce soir-là, c’était comme si l’ami Frédéric avait pris possession de son corps. Rarement il s’était senti aussi heureux. L’endroit où il se trouvait et la compagnie qui le peuplait étaient pourtant bien improbables mais n’importe, c’était la première fois de sa vie qu’il se sentait autant à son aise. Il triompha même au bakucho, seulement talonné par Mugen.
Les amateurs de culture japonaise auront certainement reconnu un clin d’œil au “Cho-Han”.
Gaspard Auclair