Il existe différents types de poètes maudits. Clément Villon est associé au poète ténébreux ayant passé une part trop importante de sa vie en prison. Galien Barde, lui, incarnerait plutôt le poète malchanceux, comme en témoigne le poème en prose n°87 de son recueil Frissons et fulgurances : Poésie des riens transcendantaux.
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Le Velouté Crépusculaire
Une cuillère de soupe, chaude et ocre, glisse dans ma gorge. Le poète, ému, voit dans ce geste humble un rituel sacré : rassasier son corps, pour mieux affamer son âme. Dans la rondeur fugace de ce breuvage terrien, chaque gorgée murmure une élégie au ventre, rappelant que même l’éphémère peut contenir l’infini.
Note : Si cette méditation semble élevée, elle fut en réalité inspirée par une soupe d’étranges légumes achetés un peu hâtivement au marché de Belleray-en-Chirac. Ce « velouté crépusculaire » a principalement rappelé à Galien, dès la deuxième cuillère, que son estomac poétique n’était pas aussi robuste qu’il l’espérait. Après un périple urgent vers les latrines, il composa cette fulgurance, non sans mal. Oui, poétiser peut être parfois une activité très physique !