Pas d’internet, panne de portable et surtout emménagement dans une nouvelle maison, maison tout de même plus conséquente que la modeste chaumière où vivent Gaspard et sa Pauline. J’étais supposé être en vacances, reprendre la correction du livre III et en continuer l’écriture tout en achevant Le Rachat, finalement, entre le rangement dantesque (de livres, notamment), les travaux de peinture, le rabotage de portes récalcitrantes et mille et une autre choses toutes plus passionnantes les unes que les autres, je ne sais comment j’ai pu dégager un peu de temps pour écrire ces quelques lignes.
Mais en fait si, je le sais : tout simplement en me levant à sept heures et demie. C’est ça, la magie de la campagne : le sommeil y est profond, réparateur, et nul besoin de s’acagnarder sous la couette comme ma couleuvre de femme et mes limaces de fistons.
Au-delà du grand calme du quartier (là, pas de risques que je me fasse cramer ma caisse comme cela m’est arrivé), je sens que je vais m’y plaire, dans cette maison, et que dès que j’aurai fini de peindre, plâtrer, visser, clouter, percer, rafistoler, trier et ranger, mesdemoiselles Charis, Aalis, Mari, Alya et Sybil pourront cesser leurs jérémiades (je les entends se plaindre continuellement du fait que je les ai délaissées) : leur maître (osons le mot même si je gage qu’il les fait grimacer) reviendra sur leur cas, et très sérieusement. Et cela vaut aussi pour la pauvre petite Lauraine dont le sort est suspendu au courage bien chaotique de Gaspard Mercier.
Ah ! rien que d’écrire cette phrase me donner envie de m’y remettre. Mais ce serait mal, toutes mes étagères sont en vrac et du coup ressemblent fort aux étagères de bibelots de Mari (avez-vous lu le tome I du Livre II ?). Certes, mon bureau commence à ressembler à quelque chose :
Mais c’est parce que vous ne voyez pas le contrechamp. Et savoir qu’il y a encore à faire dans la maison va me polluer l’esprit. C’est lorsqu’il ne restera plus qu’à épousseter les touches de mon clavier que je pourrai me remettre à callaïdiser sérieusement. Mais il serait très étonnant qu’un nouvel épisode du Rachat ne paraisse pas avant la fin de la semaine. Après tout, je sens que le calme de mon village à la nuitantre, à une minute à pied des vignes, va être pourvoyeur de bonnes séances d’écriture nocturne…