On ne défie point l’épée sans goûter la pointe
Le DRA (Dictionnaire Royal Académique) est un formidable outil. Non content de consigner tous les mots de notre belle langue romanienne, il comprend aussi une généreuse section entièrement consacrée au recensement d’expressions connues ou oubliées que tout honnête homme se doit de connaître. Il en existe 487 (je les ai comptées) dont une bonne moitié apparaît dans le Cycle des Callaïdes. Voici l’une d’entre elles.
Quand on lâche les chiens, faut pas crier au loup : une attaque entraîne forcément une riposte de la même nature, sans qu’il y ait lieu de s’en plaindre, la violence étant un penchant vulgaire et rarement payé de succès. À noter qu’elle peut être aussi bien physique que verbale. Ainsi les âmes enclines à la moquerie qui, un jour ou l’autre, se voient invariablement elles-mêmes ridiculisées.
L’expression ne doit pas être confondue avec “On ne défie point l’épée sans goûter la pointe” qui est utilisée dans un contexte galant, précisément pour désigner une lutte amoureuse ardente. Le DRA conseille d’ailleurs de la préférer à une variante plus grossière : “Qui dresse son bastion, gare au croupion !”