Tribut de nature

Définition du DRA (Dictionnaire Royal Académique) :

Tribut (de nature) : expression désignant l’acte dévoué, nécessaire et agréable qu’un mari est en droit d’attendre d’une épouse sous la courtepointe, à intervalles plus ou moins réguliers. À noter que dans certains couples, l’inverse se vérifie, des épouses ayant une forge à la place de la nature et n’hésitant pas, pour être contentées, à menacer de malparler auprès du voisinage à l’endroit de la virilité du mari, voire de cornifier. Ainsi le cas bien connu d’Abélard Béjin, qui, deux mois seulement après avoir épousé Madeleine Chaudaine, mourut d’épuisement, le vit en sang et les couillons congestionnés. Le maistre médecin qui examina son cadavre estima que la mort était due à ce que le sang, perpétuellement concentré sur le bas pour entretenir la raideur érectile, n’avait pas assez nourri le cœur et le cerveau, qui avaient fini par dépérir. Madeleine Chaudaine ne connut guère de prétendants pour un nouveau mariage, les hommes trouvant subitement moins nécessaire et agréable le tribut de nature.

Jan et le frère de Béatrice avaient parfaitement deviné. Dans les jours à venir, ils auraient à effacer les traces de l’ancienne présence de Charles. Cela commencerait dès le lendemain par l’installation d’un nouveau lit pour le tribut de nature et surtout l’obligation donnée à un menuisier d’ôter le plancher d’une chambre à l’étage pour le remplacer.

Une certaine tache de sang y était par trop imprégnée.

Les Callaïdes, Livre III, Gaspard Auclair

 

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