Aimanide


Définition du DRA (Dictionnaire Royal Académique) :
Aimanide : nom féminin désignant cette aura de pureté élégante que peut avoir une femme quand bien même elle ne serait plus pucelle depuis longtemps. Certaines femmes parviennent à conserver les feux de cette aura jusqu’à l’orée de leur vieillesse, d’autres la perdent irrémédiablement dès leur dépucelage. Et autant il est aisé de reconstituer la peau de vierge par quelque tour de passe-passe dans une douteuse apothicairerie, autant l’aimanide, une fois perdue, ne revient jamais. Cette précieuse qualité constitue un des critères de sélection pour désigner celles qui sont les Callaïdes de la reine. À l’heure où cette notice de la nouvelle édition du DRA est écrite, il s’agit de dames Charis, Sybil, Mari, Aalis et Alya et il nous est difficile de quantifier leur degré d’aimanide. Après, comme le mot vient d’ « aimable », il est difficile, certes, de leur nier cette dernière qualité…

Aimable, aimable… lui en tout cas il est bien malaimable, le rédacteur de cette notice, et j’apprécie assez peu les points de suspension lourds de déplaisants sous-entendus. Qu’est-ce à dire ? Que mes personnages ne seraient pas suffisamment aimanidisés ? Je m’insurge ! Bon, il est vrai que Charis est…, que Sybil a…, que Mari devra…, qu’Alya a autrefois… et surtout qu’Aalis sera… mais enfin, à bien des égards elles restent pures comme au jour de leur naissance. Enfin, il me semble… Ah ! notion somme toute bien relative et bien encombrante que l’aimanide. Pureté élégante ! Quel programme pour cinq donzelles supposées incarner des nymphes de la religion profane ! Ce qui est surtout important, c’est que mes donzelles soient justement moins saintes que nymphes et là, concernant ce critère, il est parfaitement accompli. Et puis, je défie quiconque de me soutenir que le derrière potelé de cette nymphe tirant un satyre dans cette toile de William Bouguereau n’est pas de la plus grande élégance et de la plus grande pureté !

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