La Plume viciée (15) : Cruelle ivresse d’un grain de beauté

Résumé de l’épisode précédent : Entretenir des liaisons amoureuses avec des femmes qu’elle n’aime pas commence à sérieusement embrenner Diane. Elle ne supporte plus les tirades épiques et humides d’Isolde au moment du déduit. Quant à sa relation avec Capucine la jouvencelle, elle ne semble pas donner beaucoup d’importance à son rôle d’initiatrice d’amour puisqu’elle l’amène dans un sordide hôtel pour leurs premiers ébats…

Elles entrèrent dans une chambre qui, contrairement à ce que laissait supposer le nom de l’hôtel, n’avait rien d’étoilé. Les murs, autrefois blancs, étaient jaunis, crasseux, marqués de petites fissures. Le mobilier était des plus rudimentaires. Un lit déformé au milieu, drapé de linges grisâtres qui semblaient avoir perdu toute fraîcheur (mais au moins étaient-il vierges de taches suspectes), deux chaises éraflées flanquaient une table bancale. Une maigre bougie diffusait une lumière blafarde, ajoutant à l’atmosphère lugubre.

Le parquet grinçait terriblement sous leurs pieds. Un tapis élimé traînait devant le lit, une croûte terne, suspendue de travers à un mur, semblait pencher sous le poids de son insignifiance, tout comme Capucine vacillait sous le fardeau de sa grande confusion. Petite consolation, le couple dans la chambre d’à côté était relativement discret, se contentant de quelques gémissements étouffés et de rares chuchotements fiévreux… jusqu’à ce qu’un sonore oh doux Dieu ! suivi d’un mystérieux même les anges ne mangent pas ainsi ! filtrent à travers le mur, laissant Capucine imaginer que l’on pouvait entrer dans cet hôtel avec son propre repas.

La jouvencelle, pour qui c’était la première expérience, ne put s’empêcher de ressentir une pointe de déception. Le lieu, c’était le moins qu’on puisse dire, manquait singulièrement de charme, de chaleur, de ce petit quelque chose qui aurait pu en faire un endroit inoubliable. Le décor était loin de l’atmosphère enivrante qu’elle avait imaginée pour ce moment si particulier. Pourtant, Diane lui avait dit de ne pas s’inquiéter. « Je m’occupe de tout, petite Capu, je connais un bel endroit discret », lui avait-elle dit. Discret, l’endroit l’était. Mais bel…

C’est que derrière ses promesses se cachait une vérité bien moins noble. Diane, avide de luxe et de faste, ne cessant de rêver à des alcôves somptueuses drapées de soie et de parfums envoûtants, illuminées de mirifiques lustres en cristal et ornées de splendides tapis cymbadiens, détestait dépenser une seule pièce d’or pour autrui, à plus forte raison pour une Capucine, qu’elle considérait davantage comme une marionnette plutôt que son égale. Ainsi, elle avait choisi cet hôtel miteux non par ignorance, mais par un calcul mesquin, sacrifiant le confort de la jouvencelle sur l’autel de sa propre cupidité. Au fond, la première expérience amoureuse de la jeune fille ne valait pas plus, aux yeux de Diane, qu’une économie sordide.

Et son avarice ne s’arrêta pas là. On s’en souvient, Diane avait assuré à sa cadette qu’elle serait une sorte d’initiatrice, de grande sœur lui apprenant avec patience l’art délicat d’aimer. Or, au fur et à mesure que le « moment d’amour » s’approchait, Diane s’était aperçue qu’elle n’avait aucune envie de faire semblant. Quelle plaie ! Permettons-lui de caresser mon corps, ce sera bien assez. Moi, à sa place, je serais déjà comblée rien qu’à l’idée de pouvoir effleurer un corps aussi parfait que le mien. Pas besoin de m’agiter pour lui faire plaisir. Qu’elle se débrouille, elle n’en aura que plus de mérite.

Du coup, dès son entrée, elle ne perdit pas de temps. Ôtant nonchalamment sa robe, elle la déposa sans grâce sur une chaise branlante. Du reste, il n’y avait bien que cette dernière pouvant avoir cette occupation tant l’armide enleva son porte-poitrine et sa culotte sans la moindre once de cette sensualité dont avait rêvé Capucine toute la nuit.

Lorsqu’elle fut complètement nue, Diane ne prit pas même la peine de croiser son regard. Elle s’avança vers le lit et s’y allongea, s’étirant paresseusement sur les draps un peu rêches. Sa peau pâle contrastait avec le tissu usé du lit, et bien que son corps fût magnifique, l’absence de chaleur dans son attitude jetait une ombre – enfin, une de plus s’entend – sur l’ensemble de la scène.

Fixant le plafond d’un air détaché, comme si l’instant qui devait suivre ne la concernait plus, elle ne donna aucune indication à Capucine, aucun signe, aucun mot pour la rassurer ou la guider. Elle laissa simplement son corps exposé, offert mais sans vie, froid et distant. L’atmosphère, déjà lourde de la médiocrité de la pièce, devint plus pesante, teintée d’une sorte de cruauté passive, où la jeune fille devait maintenant affronter sa première expérience amoureuse dans un terrifiant silence.

« Allez, ne sois pas timide, n’hésite pas à explorer, je suis là pour ça. »

Diane.

Elle avait daigné parler.

Comme encouragement, il y avait plus doux.

La jouvencelle ne sut que faire, craignant de se sentir terriblement maladroite, de faire un faux pas. Elle regardait, stupide, ce magnifique corps allongé, à la fois si proche et si éloigné.

« Commence par te dévêtir, voyons ! »

Diane, toujours.

Dans ses rêves les plus doux, Capucine avait imaginé son idole l’aidant à ôter sa robe tout en lui caressant aimablement ses formes sans grâce. Apparemment, ça se passerait bien différemment. Elle jeta un œil vers Diane. Toujours gracieusement allongée, elle avait ramené la dextre, le dos de la main contre ses yeux, comme si, fatiguée, elle cherchait à retrouver un peu d’énergie. Au moins, elle ne la regardait pas. Capucine inspira profondément et se débarrassa de sa robe qu’elle posa en tas dans un coin.

Un bel esprit féroce de l’époque avait un jour écrit :

On vante les rondeurs, ces charmes adipeux,
Mais sous le poids du gras, grâce fait ses adieux !

Ainsi était Capucine, malheureusement. Si on pouvait d’abord trouver un certain charme à ce ventre rebondi, ces bras charnus et ces jambes grasses, on ne tardait pas à s’apercevoir que non, la trop grande voluptuosité de chair était rarement harmonieuse. Encore plus si elle n’était pas secondée par une sorte de fierté insolente pour la rehausser, la contrebalancer. Or, Capucine n’était ni fière, ni insolente. Elle subissait son corps replet, en avait honte. Elle saisit sa culotte – un bout de tissu en soie crème, orné de fines broderies dorées, qui épousait son corps avec une coupe trop ajustée – et la baissa d’un geste vif. Alors que le tissu libérait enfin ses fesses comprimées, celles-ci retrouvèrent leur forme naturelle dans un léger rebond soudain.

Diane, qui observait à travers les doigts de sa dextre, s’en amusa.

Ah, enfin ! la libération des bourrelets emprisonnés ! Si seulement elle pouvait aussi rebondir en grâce et légèreté… mais non, hélas, avec ou sans soie, il n’y aura pas de miracle.

Puis Capucine se tourna et livra à la vue sa toison clairsemée, éparse et plutôt négligée, comme un enchevêtrement désordonné de poils châtains qui n’avaient jamais reçu le moindre soin. Ces brins indisciplinés se dressaient sur une peau qui semblait légèrement grasse, creusant des ombres maladroites au lieu d’épouser des courbes harmonieuses.

Mon Dieu ! Quelle pitié ! Ce n’est pas un carnet comme celui de son aïeule qu’il lui faudrait mais deux, si ce n’est trois ! Si j’avais un corps comme le sien, cela fait longtemps que je me serais acorée ! Quand je pense que je lui ai donné la permission de toucher mon corps ! Après cette corvée, j’irai aux bains !

Consciente de sa navrance, Capucine cacha piteusement des mains sa gorge et sa toison et, toujours stupide :

— P… puis-je te rejoindre maintenant ?

Mais non, pauvre gourde, va donc dehors montrer tes bourrelets et ton buisson en forme de broussaille emplie de chardons ! Que Dieu me pardonne, mais si tu comptes m’éveiller à quelque plaisir, c’est bien moi qui vais devoir faire tout le travail… ou peut-être devrais-je te remercier d’avance pour cet exercice de patience qui, j’en suis certaine, va mettre mes nerfs à rude épreuve.

Au lieu de verbaliser sa pensée, Diane mit un peu de bienveillance à lui faire de la main le geste de s’approcher.

Capucine n’avait à faire que trois pas. On n’imagine pas le tumulte de pensées et d’émotions qui peuvent se produire en si peu de temps. Plus tard, quelque part dans une province du Shimabei (1), un jeune homme aura à gravir à mains nues une imposante montagne. Capucine ressentie une émotion qui s’en approchait. Ce n’était qu’un corps, un corps à caresser et embrasser mais malgré tout, quelle épreuve ! Ce corps lui semblait immense, insurmontable.

Levant une jambe, elle posa son genou sur le matelas qui aussitôt s’affaissa d’un côté. Diane faillit éclater de rire.

Holà ! Et tangue le navire ! Le lit n’est pas conçu pour y voir échouer un physétère en détresse ! Me voilà prévenue, j’ai intérêt à ne pas la laisser se vautrer sur moi, je tiens à vivre encore un peu !

Puis le deuxième genou suivit et Capucine, les jambes pliées, le cul posé sur les talons, observa et attendit, prête à défaillir.

— Vas-y, tu peux commencer. Comme l’a dit je ne sais plus qui, fais ce que voudras.

Capucine n’en était plus à regretter que Diane ne soit pas plus active dans son initiation. Obéissante, elle se pencha pour lui donner un baiser, avant de s’arrêter. Un baiser, oui, mais où ? Sur les lèvres ? S’aventurer un milieu de ce visage façonné de toutes les grâces ? Impossible, par trop intimidant ! À la fin, peut-être, quand elle se serait enhardie. Où, alors ? Elle contempla les tétins, tellement mieux sculptés que les siens. Chaque globe, d’un rose pâle presque diaphane, se dressait fièrement, comme sculpté par un artiste qui n’aurait laissé aucune place à l’imperfection. Le moindre détail semblait avoir été travaillé avec une précision divine, rendant chaque courbe irrésistible. Mais là aussi, c’était peut-être brûler une étape que de baiser d’emblée pareils trésors. Alors lui vint une idée : le cou. Situé entre les deux endroits qu’elles brûlait de baiser, il lui semblait le meilleur choix. À la fois proche du visage, lui permettant de faire ses armes, et moins exposé, moins intimidant. Et puis, grand lectrice de romans de chevalerie, elle avait souvent lu qu’embrasser cette partie pouvait être perçu comme un geste tendre, respectueux, associé à une marque d’affection sincère. Cela pouvait aider à apaiser les battements de son cœur tout en exprimant une forme d’adoration.

Après, si Capucine était une grande lectrice, elle était piètre écrivelle et les risques pour que l’aventure tourne court sur la belle page blanche du corps de Diane étaient élevés. Si le cou était un point d’ancrage intéressant, il était encore bien intimidant. Mais alors qu’elle se penchait pour s’en rapprocher, elle distingua le petit grain de beauté que Diane arborait à sa base. Capucine l’avait repéré depuis longtemps, ce grain, rêvant d’y poser un jour ses lèvres. Eh bien le jour était venu. Ce petit point sombre, comme une île isolée dans un océan de peau immaculée, semblait lui offrir un refuge dans le tumulte de ses émotions. Elle approcha ses lèvres, d’abord hésitante, puis plus sûre d’elle, et déposa un baiser timide sur le minuscule relief. La chaleur qui émanait de Diane la traversa, un frisson courut le long de son échine. Elle en était sûre, ce n’était pas qu’un simple baiser, c’était une communion presque sacrée avec ce petit grain de beauté, symbole d’une intimité naissante. Elle y multipliait les baisers avant, timidement là aussi, de sortir la langue pour le lécher. Chaque contact, chaque effleurement, nourrissait en elle une excitation nouvelle, un désir jusqu’alors inconnu qui la surprit par son intensité. Capucine s’abandonnait à ce minuscule point de chair, laissant son souffle s’accélérer tandis que son cœur battait à tout rompre. Il devait y avoir un dieu pour aider les filles sans expérience et sans grâce car dès que Capucine avait entrepris de s’attaquer au grain de beauté, le couple dans la chambre d’à côté était parti, ayant terminé ce qu’il avait à y faire. Le silence régnait dans la propre chambre de Diane et de Capucine, silence uniquement zébré de la respiration de la jeune fille mais aussi d’un soupir de l’idole que sa servante entendit distinctement.

Aussitôt Capucine jeta un coup d’œil à son visage : le beau marbre blanc commençait à se couvrir d’un léger voile rose et l’expression quittait la froideur qui avait déçu Capucine pour enfin montrer des signes de plaisir.

Le plaisir… Ce mot flottait dans l’esprit de Capucine, lourd de promesses et de doutes. Pouvait-il vraiment naître d’une simple caresse, d’un baiser maladroit sur un petit grain de peau ? Et quand bien même, préludait-il toujours à l’amour ? Au contraire, n’était-il pas plutôt une émotion trompeuse laissant derrière elle une cruelle amertume, celle d’un amour qui ne serait jamais vraiment atteint ? Pourtant…

Le plaisir n’est qu’une forge où l’amour s’embrase,
Deux flammes qui se cherchent, se fondent, se lient.

Ces vers d’une pièce de François Hédenault, elle les avait retenus. Oui, le soupir de Diane, c’était peut-être sa chance. Telle une forgeronne, elle devait travailler ce corps pour y susciter l’amour. Elle sentit sa timidité s’effacer peu à peu. Le grain de beauté avait été son refuge, un premier pas vers l’intimité, mais désormais, elle se sentait prête à explorer davantage. Elle déposa un dernier baiser délicat sur ce point sombre, comme pour sceller un pacte de confiance avec elle-même, puis laissa ses lèvres glisser plus bas, le long de la courbe du cou de Diane.

Elle hésita un instant en atteignant la base, où le pouls battait doucement sous la peau, mais cette fois-ci, au lieu de se laisser submerger par le doute, elle continua son chemin. Le souffle chaud de Diane effleurait ses cheveux, une caresse presque imperceptible qui l’encourageait à explorer plus loin, à goûter à ce qui avait été source de tant de fantasmes et de rêveries : les seins de Diane.

Elle s’attarda sur le galbe de l’un d’eux, admirant la peau lisse et tendre qui l’enveloppait, et déposa un premier baiser timide à sa base, avant que d’autres, plus assurés, remontent lentement vers le sommet. Ses lèvres atteignirent finalement le téton, rose et délicat, qui se dressait doucement sous l’effet de son souffle. Capucine sentit une vague d’échauffure la traverser. Elle laissa sa langue caresser timidement ce petit bouton de chair, une première fois, puis une deuxième, tandis que sa dextre, jusqu’alors hésitante, alla se poser doucement sur l’autre sein, qu’elle effleura du bout des doigts, comme si elle craignait de le profaner par une caresse d’emblée trop hardie.

Chaque contact semblait amplifier l’entisement de Diane, qui laissait échapper de légers soupirs, subtiles notes de déduit que Capucine prit pour des encouragements. Elle continua alors, embrassant, léchant, suçotant et caressant avec plus d’assurance, guidée par un désir entremêlé d’amour qui ne cessait de grandir en elle. Sous sa langue, le bouton de chair frémissait et s’éveillait. Devenu plus ferme, il apparut à Capucine comme la clé pour déverrouiller les portes de l’amour. Ou du moins une des clés. Submergée par ses nouvelles émotions, elle quitta le doux contact de l’autre sein qu’elle caressait de la dextre pour faire descendre celle-ci vers une autre porte. Mais ce fut alors que se produisit l’impensable : Diane avait saisi doucement de ses mains la tête de Capucine pour la ramener vers elle. Incrédule, la jouvencelle suivit le mouvement, ses yeux revirent le grain de beauté avant de distinguer le menton bien ciselé, puis les lèvres rosats, le nez spirituel, enfin les paupières tombées sur les yeux.

Alors Diane lui donna un baiser. D’abord assez chaste, avant de devenir plus hardi. Sa langue s’insinua dans la bouche de Capucine, chaude et possessive. Contact impensable, brutal dans sa tendresse. La jouvencelle sentait cette langue la pénétrer, la dominer, et un mélange de plaisir et de vertige s’empara d’elle. Le goût de Diane envahissait tout, déclenchant une vague de désir qui la fit frémir. Ses lèvres s’ouvrirent davantage, accueillant cette intrusion avec ivresse. Confondue de bonheur, laissant moins de place au doute quant à l’amour naissant, elle agita elle aussi la langue pour une danse désordonnée. Lentement, des larmes coulèrent sur les pommettes puis, arrivée aux lèvres, les dépassant, pénétrèrent dans cette bouche pour donner à ces salives entremêlées un goût de sel.

Ce fut l’instant où Capucine commit une erreur. Emportée par un élan fiévreux, elle saisit la main de Diane et la guida vers sa poitrine, comme pour offrir son cœur tout entier, espérant une réciprocité de sentiments mais aussi davantage de cette initiation des sens qui avait mis du temps à commencer. Oh ! sentir son corps, ce corps dont elle avait si honte, pénétré de toutes les caresses de cette femme qu’elle vénérait. Qu’y avait-il d’anormal à désirer cela après les baisers que diane venait de lui accorder ?

En soi, la question faisait sens. Seulement, dès que la paume rencontra la chair molle et sans grâce du sein, Diane retira sa langue, d’un geste vif ôta sa main de la gorge, et pivota pour se mettre sur le flanc, montrant son dos à Capucine qui, les lèvres enduites de bave et de pleurs, le cœur battant à tout rompre, la regarda avec confusion, à deux doigts de demander ce qu’elle avait mal fait !

Elle avait envie de déverser de touchantes paroles, mais quelque chose la retint. Dans la pièce au-dessous, un couple avait commencé de grandes opérations. C’était un déluge de vulgarités sans nom, un torrent de grognements bestiaux, d’insultes crachées dans un souffle rauque, de claquements de chairs malmenées et de cris gutturaux d’un plaisir défiguré. Le contraste avec l’instant fragile que Capucine venait de partager avec Diane était si cruel, si absolu, qu’il en devint presque grotesque.

Diane s’était relevée et, sans un mot, glaciale, se rhabilla.

Ce ne fut qu’au moment de quitter la chambre qu’elle se retourna. Elle semblait troublée, piteuse. Elle cherchait des mots qui manifestement lui échappaient. Enfin, fixant Capucine, dégagée de cette froideur qui avait effrayée cette dernière, le regard doux, bienveillant :

— Je… Je dois encore réfléchir à tout cela. Mes sentiments sont confus, et je ne veux pas faire de promesses que je ne peux tenir. J’ai besoin de temps pour comprendre ce que tout cela signifie vraiment pour moi. Mais sache que ce que tu m’as offert ce soir n’est pas sans valeur, certes non. Je reviendrai quand je serai plus claire sur ce que je ressens.

Alors elle quitta la pièce, laissant sur le lit, assise à genoux, les jambes légèrement écartées, le conin encore chaudain et les bourrelets épanouis, une Capucine qui reprit subitement espoir, loin, très loin d’imaginer ce qui s’était tramé dans l’esprit de son amante.

À suivre…

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