Auberge du Beau Logis

Il existe à la Capitale un artisan dont le métier est de concevoir les enseignes d’échoppes. Auberge, mastroquet, librairie, parfumerie, tout y passe et il ne viendrait à l’idée d’aucun commerçant d’aller voir ailleurs tant l’atelier de cet artisan, riche de trois artistes qu’il possède sous sa coupe, exauce avec brio les requêtes de ses clients. Après, l’excellence a un prix : une belle enseigne coûte entre cinquante et trois cents écus tout de même. Ce qui explique d’ailleurs pourquoi la librairie des sieurs Péquin & Boudur, riche de mille trésors à l’intérieur, semble si pauvre de l’extérieur avec son enseigne bon marché exécutée par quelque médiocre artisan (Albert Péquin ayant décrété que ce n’était pas la beauté d’une enseigne qui faisait celle de la librairie).

Quoi qu’il en soit, c’est un vrai plaisir que de parcourir les rues de la Capitale en quêtant une des nombreuses enseignes conçues par cet atelier et il y aurait là une idée de série d’articles intéressante à faire, une sorte de Lonely Planet présentant les échoppes et les auberges qui font leur apparition dans Les Callaïdes. Tenez, comme l’auberge du Beau Logis dont voici l’enseigne :

Le lecteur découvrira, en même temps qu’un personnage, ce bel endroit où le client peut effectivement se sentir tel un roi, pour peu qu’il ait la bourse pleine et qu’il connaisse le père Thibault que l’on trouve souvent à rôdailler aux alentours du parc du petit amour. Vous aurez alors, si vous êtes adroit, la joie de découvrir la numéro 287. Oui, je sais, tout cela est bien mystérieux et alléchant mais n’attendez pas davantage de précisions, il faut lire, c’est tout !

Gaspard Auclair

Sinon, alors j’étais en train de rédiger ce court article, j’ai découvert que Gallica avait purement et simplement supprimé le volume de la collection Jaquet consacré au travail de Chéri Hérouard (le dessinateur derrière la belle illustration ci-dessus). Lamentable, il n’y a pas d’autres mots, surtout quand on s’intéresse aux prodigieux illustrateurs français ayant exercé de la fin du XIXe au début du XXe siècle. Voilà, c’est tout mais je tenais à le dire.

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