Les Callaïdes décartonnées

Suite de cet article.

Ouf !

Et pas que pour le point final qui a été posé en milieu de semaine à ma nouvelle, Le Rachat.

C’est un ouf ! global qui clôt surtout une parenthèse de plus de huit mois, depuis septembre.

Rien de grave, au départ juste une idée qui m’avait traversé durant les précédentes vacances estivales : vendre notre maison pour en acheter une plus grande, plus belle, permettant aussi à Madame de ne plus avoir à payer des traites pour louer un local en lien avec son activité professionnelle. Quant aux enfants, cohabitant dans la même chambre depuis la naissance du cadet, ils pourraient enfin avoir leur chambre à eux. Et en ce qui me concerne, c’était aussi l’assurance d’avoir plus d’espace pour mieux gérer mes livres. Marre d’avoir des étagères remplies de doubles, voire de triples rangées de bouquins. Important ça, de bien étaler les livres de ses multiples collections.

Bref, en septembre je mets en vente la maison : assez vite deux offres d’achat nous sont faites. Dans le même temps nous tombons amoureux d’une belle maison avec vaste jardin et piscine. Et puis, en octobre le doute survient : la maison me rassure de moins en moins. Ai-je vraiment envie de passer mes week-end le cul sur une tondeuse pour arpenter 4000m² ? Ai-je vraiment envie de me cogner l’entretien de la piscine ? Et plus que tout, ai-je envie de me farcir le vrombissement d’avions à réaction because base aérienne militaire à quelques kilomètres de là ? Ajoutons d’onéreux travaux à faire et c’est ainsi que quelques jours avant d’aller au compromis, j’ai flanché et jeté l’éponge.

Et j’ai bien fait car, trois semaines plus tard, une nouvelle maison nous est apparue. On la visite plusieurs fois, on fait une offre aux héritiers : acceptée !

Tout va bien donc, sauf que c’était sans compter sur les défaillances de l’acheteur de notre maison et là, vous me permettrez de ne pas entrer dans les détails, j’ai les poils qui se hérissent rien qu’à l’évocation de l’épisode. Je dirai juste qu’heureusement on ne vend pas sa maison tout en en achetant une autre tous les quatre matins. Je ne pense pas que l’expérience m’ait trop fait vieillir, même si j’ai eu mon lot de dangereuses palpitations. Une chose est sûre, niveau temps d’écriture, elle m’a mis de sérieux bâtons dans les roues. Le genre gros rondins incassables en fait. D’avril 2020 à juillet 2022, je crois avoir écrit 2500 pages des Callaïdes. J’étais plongé dans l’écriture du tome I du livre III : un beau bébé joufflu de 700 pages. J’étais pressé de le relire pour le corriger et le faire lire à ma correctrice préférée tout en commençant le tome II, mais très vite, je me suis aperçu que ça allait être dur, très dur d’avoir les idées claires pour avancer.

Heureusement m’est venue l’idée des « nouvelles du narrateur » : je tenais là un contact avec mon univers qui permettrait de ne pas trop rouiller, de préserver la discipline qu’exige l’écriture. Mais là aussi, l’écriture du Rachat a tenu du challenge. En plein dans le pré-déménagement, le déménagement lui-même et des semaines d’emménagement, j’ai cru que je n’en verrais jamais le bout.

Mais ça y est, Lauraine est sauve et je suis enfin arrivé à la scène finale que j’avais imaginée dès le début (après cependant moult détours que je n’avais pas forcément prévus).

Quant à ma belle demeure, il y a encore du bricolage et des devis qui m’attendent, mais les livres y sont rangés, Madame Auclair est épanouie et les enfants sont contents d’avoir leur propre univers sans avoir à entendre le frangin ronfler la nuit. Ne reste plus qu’à gérer la déco. J’ai d’ores et déjà placé cette rare statuette représentant Charis aux bains du château, sous l’œil appréciateur d’Olrik (Blake et Mortimer):

Enfin, cette page tournée se double d’une autre avec la publication du tome II du livre II :

Que voilà une sombre couverture, n’est-ce pas ? Ma foi, si vous avez lu les deux nouvelles du site, vous savez maintenant que l’univers des Callaïdes, pour parfumé et dentellisé qu’il soit, n’en propose pas moins de violents effluves émanant de sang versé et de tripes à l’air. Sur les 550 pages du tome, deux bons tiers sont consacrés au Shimabei où deux personnages vont se retrouver et avoir fort à faire pour… soutenir une noble cause. Quant à la furia mariesque du tome I, elle trouvera dans ce volume son digne prolongement. Au programme : sang, sexe, exotisme, épreuves carabinées, comédie et danse.

Le livre III proposera d’autres ingrédients qui complexifieront quelque peu l’intrigue et donnera encore plus – si cela était possible – de sueurs froides aux personnages. Son premier tome sortira à la fin de l’année. D’ici là je vais pouvoir refaire le sous-marin pour replonger dans l’écriture. Et si vous voyez surgir sur le site des notices du DRA, c’est que la compagnie de cinq créatures continue de m’amuser et de me farcir l’esprit d’idées en tout genre.

Gaspard Auclair

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